3 questions à Ghislaine Lesca Directrice du GEIQ BTP Landes et Côte basque


1 Vous dirigez le Groupement d’employeurs pour l’insertion et la qualification._De quoi s’agit-il exactement ?


Il s’agit d’une association de chefs d’entreprises réunis en groupement d’employeurs qui met à disposition des entreprises du secteur du bâtiment des personnels en contrat de professionnalisation d’une durée qui varie entre 6 et 24 mois.
Cette association a été créée en 2000 pour faire face à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur du bâtiment et à une montée du chômage. L’objectif est de faciliter le recrutement et la mise en place de parcours de formation en fonction des besoins des entreprises, de faire bénéficier les salariés d’un accompagnement professionnel et socioprofessionnel.
Le GEIQ embauche des gens en contrat de professionnalisation. Ou bien un salarié pour une entreprise, ou un temps partagé entre plusieurs entreprises adhérentes. La finalité est aussi de décharger les entreprises et de les accompagner. En 2012, nous avons formé 130 personnes pour 120 entreprises, soit l’équivalent de 82 temps pleins

2 Cette pénurie de main-d’œuvre des années 2000 est-elle toujours d’actualité ?


Elle est aujourd’hui peut-être un peu moins forte en raison des difficultés économiques. Mais il faut continuer à former des jeunes pour, lorsque l’activité reprendra, y répondre et ne pas risquer de se trouver confronté à une main-d’œuvre toujours vieillissante. Nous formons des maçons, des charpentiers, des plombiers, des peintres, de monteurs en réseaux aérosouterrains, bref de tous les corps d’état. Au-delà des formations-métiers, nous assurons aussi toutes les autres formations nécessaires au travail en entreprise, sécurité, conduite d’engins 26 Aujourd’hui, nous plaçons plus facilement un maçon ou un coffreur-bancheur qu’un électricien, par exemple.

3 L’attractivité des métiers du bâtiment vous semble-t-elle s’être améliorée ?


Oui, déjà en raison de la technicité. Nos métiers sont de plus en plus techniques, notamment en raison des nouvelles normes de l’éco-construction, par exemple. Nous suivons une évolution dans la perception que les gens ont de l’image des métiers du bâtiment, des salaires, des horaires, bref des conditions de travail en général qui se sont améliorées. Mais c’est un combat qu’il nous faut mener en permanence pour convaincre de l’attractivité des métiers et de la pertinence, pour les entreprises, de former des salariés.

Recueilli par R. P.