3 questions à PIERRE BARAT Président de l’Umih Pays basque


1 Comment le secteur de l’hôtellerie et de la restauration vit-il le contexte économique ?

Avec beaucoup de prudence. Aujourd’hui, on est confronté à deux choses. Il y a d’abord la crise, qui est une crise financière, et notre image que certains veulent casser dans la restauration. Il faut donc à la fois faire face à la crise et défendre notre image.
On a défendu l’emploi en prouvant à l’État que l’augmentation de la TVA est une grosse folie par rapport à l’embauche. On le voit aujourd’hui. On va se retrouver avec un taux chômage qui ne sera pas en réduction. Et, surtout, on le voit au niveau de la restauration, avec une TVA qui sera plus importante, une marge qui sera encore plus faible. Un chiffre d’affaires en diminution, avec, d’un côté, l’augmentation de la TVA et des matières premières et, d’un autre côté, la crise financière. Et donc beaucoup de réticences sur l’embauche.

2 Quelles sont les différentes mesures qui pourraient aider le secteur ?


Aujourd’hui il, faut donner confiance aux petites et moyennes entreprises, qui constituent 80 % des entreprises en France et ramènent de la richesse. Et puis, nous, on reste en France, c’est-à-dire qu’on achète et qu’on consomme en France. On ne va pas dans les pays étrangers pour bénéficier d’une main-d’œuvre moins cher et ainsi de suite. Si on veut valoriser le métier par rapport à nos salariés et moi je défends toujours les salariés, c’est très important, mais si on doit pouvoir augmenter nos salariés, et c’est ce qu’on aimerait faire, il faut, qu’à un moment, on ait moins de charges, patronales et salariales.
La différence de ces charges en moins sera répercutée sur les augmentations de salaires et les embauches. Il vaut mieux qu’on baisse les charges patronales et salariales pour créer de l’emploi et valoriser ces métiers plutôt que de payer des gens pour être au chômage.

3 Comment s’annonce la saison touristique au Pays basque, côté hôtellerie ?


C’est encore trop tôt pour le dire. Les hôtels ne sont pas pleins. Je crois que les gens regardent la météo, partout en France, et qu’il faut aller très loin en Espagne pour avoir du beau temps. C’est quand même une chance, parce que, franchement, sinon on n’aurait pas du tout de monde. Mais je crois que les gens vont vraiment attendre le dernier moment, déjà pour bénéficier des meilleurs prix, et, surtout, pour être sûrs qu’ils auront du beau temps. Je crois que la saison sera encore plus courte que l’année dernière, c’est-à-dire qu’elle va se tenir du 20-25 juillet au 15 -20 août maximum.

Recueilli par R. R.