La chaudronnerie a la cote



ILS FORMENT La section du lycée de l’Alba, à Bergerac, connaît un franc succès. La demande dépasse l’offre.

Le couloir qui mène à l’atelier est à lui seul une salle d’exposition. Les quelques dizaines de mètres à parcourir pour rejoindre la « salle de cours » de la section chaudronnerie du lycée de l’Alba, à Bergerac, sont jalonnées des pièces fabriquées ici même. Des objets décoratifs, des chaises, ou des « oeuvres abstraites ». Autant de témoignages du savoir-faire des élèves de cette section, mais aussi du renouveau d’une formation qui bénéficie aujourd’hui d’un des plus forts taux de pression de l’académie de Bordeaux.

Pour une place, il y a deux candidats. « Nous sommes les seuls à proposer cet enseignement en Aquitaine, dans les filières hors apprentissage », souligne Olivier Chiarla, professeur en génie industriel, option chaudronnerie, qui dispose de matériel de pointe. Le Bergeracois a une longue histoire avec tout ce qui a trait à la chaudronnerie. Eu égard à son industrie, bien évidemment. Et même si son volet « traditionnel » connaît des difficultés, il y a toujours besoin de métalliers, de chaudronniers… Viticulture, chimie, pétrochimie,charpente, etc. : « Il y a un réel besoin sur le Bergeracois », confirme Olivier Chiarla. Le souci, c’est que la demande est bien supérieure à l’offre.

Aujourd’hui, le lycée de l’Alba propose un CAP qui accueille 12 élèves sur deux ans, et un bac pro en apprentissage. Insuffisant toutefois pour contenter tout le monde. D’autant que les offres d’emploi parviennent désormais de bien au-delà des limites du département. Olivier Chiarla poursuit : « On nous appelle de Bordeaux, de Toulouse, pour nous dire qu’on recherche 10 ou 12 soudeurs par exemple. Ils cherchent partout mais ne trouvent pas. »

Un nouveau bac pro espéré

Le projet d’ouvrir, une fois le nouveau lycée construit en centre-ville de Bergerac, un bac pro TCI (technique en chaudronnerie industrielle) doit permettre de former une douzaine de jeunes supplémentaires sur trois années. « Aujourd’hui, nous aimerions un BTS », lâche Stéphane Lavignac, également enseignant au lycée de l’Alba. Car à écouter les deux professeurs, la chaudronnerie et ses autres débouchés constituent un secteur d’avenir, porteur d’embauches. « Avant, la chaudronnerie n’était pas très cotée, précise Olivier Chiarla. C’étaient des métiers déficitaires pendant longtemps. Aujourd’hui, le regard a changé. Et cette formation permet de trouver un emploi rapidement, et ce dans tous les métiers. » Car l’intitulé de la formation ne correspond pas forcément à la réalité de l’enseignement. « On ne forme pas que des chaudronniers. Les jeunes qui sortent d’ici ont un très bon bagage industriel », confirme Olivier Chiarla. Ainsi, on les retrouve soudeurs, ou encore à travailler sur des charpentes métalliques… « C’est une filière d’avenir, poursuit Stéphane Lavignac. Et puis, on aura également toujours besoin de maintenance, dans les entreprises du BTP par exemple ou pour du mobilier urbain. » D’autant que le territoire bergeracois dispose d’un large panel d’entreprises capables d’accueillir les jeunes diplômés.