Comment devenir son propre patron



EN PRATIQUE Les candidats à la création et à la reprise d’une entreprise bénéficient de conseils des chambres consulaires.

S’installer à son propre compte, c’est un rêve de toujours pour certains, une opportunité pour d’autres. Laetitia Bigotto, par exemple, s’était bien préparée en allant jusqu’au brevet de maîtrise de coiffure :
« On y apprend à gérer une entreprise. » Tout naturellement, l’an dernier, lorsque sa patronne a voulu céder son salon, dans le centre-ville de Périgueux, elle s’est sentie prête à le reprendre. Bien accompagnée par la Chambre de métiers, elle ne le regrette pas, même si devenir patron demande beaucoup de travail. De même, Christophe Delongeas, plombier et électricien à Sarliac, qui a apprécié les conseils pour se lancer. L’ancien salarié devenu chef d’entreprise mesure aujourd’hui le poids du travail – « Il faut tout faire » – et de la paperasserie, surtout lorsqu’il s’agit d’embaucher.

1 Les premiers contacts pour s’informer

Selon l’activité, c’est à la Chambre de métiers ou à la Chambre de commerce et d’industrie (CCI), parfois aux deux, qu’il faut s’adresser. En Dordogne, c’est facile : elles sont réunies au pôle interconsulaire, au Pont du Cerf, à côté de l’échangeur Périgueux-Centre de l’A 89. Dès l’accueil, on vous donne le parcours pour affiner votre projet. Des contacts qui sont gratuits, de même que les rendez-vous suivants.

2 Des rendez-vous pour débroussailler


À la Chambre de métiers, l’équipe d’Éric Boyer a accueilli l’an dernier 2 500 personnes. Des contacts qui ont abouti à près d’un millier d’inscriptions tous statuts confondus. En face, à la Chambre de commerce et d’industrie, le service de Nadia Ballet a vu passer 4 800 personnes pour environ 1 400 enregistrements au registre du commerce. À la Chambre de métiers, un premier rendez-vous d’une heure permet déjà de faire le point sur la qualification, l’expérience et la vision du marché. Une deuxième rencontre d’une heure et demie permet ensuite de rentrer dans la faisabilité. La CCI réunit les porteurs de projets lors de matinées de la création d’entreprise organisées tour à tour à Périgueux, Bergerac, Sarlat et Terrasson. En trois heures, tous les sujets sont abordés.

3 Les stages de formation

L’étape suivante permet de rentrer dans « le dur » : c’est une véritable formation au métier de chef d’entreprise. Elle est obligatoire avant de se lancer. Pour les chômeurs, Pôle emploi peut prendre certains frais en charge. « On veut éviter au porteur de projet d’aller dans le mur », explique Éric Boyer. À la Chambre de métiers, la formation dure 32 heures sur une semaine et permet de rencontrer des partenaires (255 euros). À la CCI, c’est un stage de cinq jours organisé cinq fois par an (190 euros). « Notre but, c’est que le projet réussisse », commente Nadia Ballet.

4 Le projet et l’inscription

Ensuite, il reste à monter son dossier d’installation et de financement. Là encore, les chambres consulaires apportent leur aide et leurs conseils (service payant) pour monter l’étude et choisir son statut. Elles sont aussi en relation avec des banques, car un prêt est quasiment indispensable. « Il faut bien déterminer quel est son fonds de roulement pour se lancer et continuer à vivre en attendant les premières rentrées d’argent », souligne Éric Boyer. Nadia Ballet est formelle : « On ne peut pas démarrer sans réserves, on risque de se mettre en danger avec sa famille. Il faut prévoir les charges et de quoi vivre de trois à six mois. » Ensuite, il reste à s’inscrire (environ 270 euros). Si l’activité est bien préparée (et notamment en cas de reprise d’entreprise), c’est ensuite avec les clients que l’aventure commence. Quand on est le patron, c’est une autre histoire.