Le préfet en première ligne

ENTRETIEN : Le préfet de la Gironde et de la région Aquitaine, Michel Delpuech, rappelle que sa priorité est d’appliquer sur le terrain la politique du gouvernement dans la lutte contre le chômage.

« Sud Ouest ». L’emploi est la priorité principale du gouvernement. Entant que représentant de l’État, est ce aussi votre mission n°1 ?


Michel Delpuech. Tous les services de l’État sur le territoire, le préfet entête, sont totalement mobilisés dans le combat contre le chômage qui est en effet la priorité principale du président de la République et du gouvernement. Nous avons des entretiens avec le chef de l’État et nous avons régulièrement des visioconférences avec le ministre du Travail,  M.Michel Sapin. Nous suivons le marché du travail, nous prenons connaissance des données transmises par la Directe ou par Pôle emploi, nous analysons la conjoncture économique avec la Banque de France et tous les acteurs économiques. Chaque préfet est autonome pour agir mais c’est une autonomie entièrement au service de l’efficacité.

Vous venez de signer avec des collectivités ou des entreprises des conventions portant sur les emplois d’avenir ou les contrats de génération.


Ma mission consiste en effet à faire connaître ces dispositifs, à inciter les décideurs publics et privés à les mettre en place. Concernant les contrats de génération, c’est une formule très simple qui permet à la fois d’embaucher un jeune et de garder un senior qui pourra ainsi faire partager son expérience. J’observe que les premiers chefs d’entreprise signataires se sont montrés très intéressés. Sur les emplois d’avenir, je constate que les objectifs sont très largement atteints en zone rurale mais que, dans les zones urbaines et dans l’agglomération bordelaise, nous sommes loin de l’objectif moyen. Sans doute parce qu’il n’y a pas le lien de proximité qui existe dans le milieu rural. Mais j’en appelle à la mobilisation des collectivités et du monde associatif pour se saisir de cette mesure. Si on ne va pas vers les jeunes à qui sont destinées ces mesures, ils resteront sur le bord de la route.

Le président de la région Aquitaine, Alain Rousset, souhaite que les politiques de l’emploi soient davantage décentralisées vers les collectivités.


L’État ne va pas cesser de s’occuper d’économie et d’emploi. Mais dans le projet de loi de décentralisation, la Région a des compétences accrues pour la formation professionnelle et l’orientation. L’État agit en partenariat avec toutes les collectivités et notamment la Région qui est dans le peloton de tête pour les emplois d’avenir. J’ajoute que nous avons la chance d’avoir en Aquitaine un président de Région mobilisé sur l’emploi et qui connaît parfaitement ces dossiers.

Vous vous déplacez beaucoup sur les grands chantiers, comme celui de la Ligne à grande vitesse.


Oui, parce que c’est aussi une façon de montrer que l’État est présent dans ces grands chantiers qui favorisent l’emploi. Je veux aussi que l’État, sur le territoire dont je suis le représentant, s’implique fortement dans la lutte contre le travail illégal. Les entreprises du bâtiment et des travaux publics souffrent énormément de ce fléau.

Êtes-vous optimiste sur l’évolution de la situation économique ?


Nous traversons une période où l’économie est au ralenti mais j’observe d’abord que tous les décideurs, tous les acteurs unissent leurs forces en faveur de l’emploi. Je suis ensuite persuadé que la construction de logements, les services d’aide à la personne sont des secteurs où il y a une attente et un besoin de création d’emplois. Enfin, l’Aquitaine est une région où l’économie est attractive. Elle a la chance de posséder l’industrie de demain, pas celle d’hier.