Questions à ... ALAIN ROUSSET

QUESTIONS À ...ALAIN ROUSSET Député PS de la Gironde, président du Conseil régional d’Aquitaine

1 Quels sont les moyens d’actions du Conseil régional pour agir concrètement sur le front de l’emploi aujourd’hui ?


La Région est l’interlocutrice privilégiée des entreprises sur l’ensemble du  territoire. Nous connaissons leurs besoins présents et futurs. Nous pouvons y répondre. C’est ce que nous avons fait, par exemple, avec Repetto, en Dordogne. La société, qui a choisi d’occuper le créneau de la chaussure haut de gamme, avait besoin d’une main-d’oeuvre hautement qualifiée pour répondre à sa réorientation. La Région l’a aidée à former les personnes aux techniques très pointues qui étaient exigées. Moyennant quoi Repetto a augmenté le nombre de ses salariés et poursuit son développement. C’est une opération gagnant-gagnant. Je pourrais citer d’autres exemples.

2 À quel besoin répondait la création d’Aquitaine Cap Métiers en 2009 ?


En matière de formation il n’y avait pas de pilote dans l’avion. Chacun faisait son travail dans son coin. La création d’Aquitaine Cap Métiers visait à pallier ce défaut. Il fallait que ce soit un lieu de rencontre et d’échanges entre tous les acteurs concernés par les questions de formation. En clair, il s’agissait de rapprocher les jeunes en quête d’un premier emploi, les salariés à la recherche d’une formation supplémentaire, les entreprises avec leur problématique propre et, enfin, les acteurs de l’éducation et de l’orientation. La mission est remplie.

3 Vous réclamez souvent d’être le pilote des politiques de l’emploi. Le projet de loi Lebranchu en donne-t-il les moyens aux Régions ?


Vous l’avez dit: il ne s’agit pour l’heure que d’un projet de loi. Attendons devoir comment vont se dérouler les débats au Parlement. Les élus vont sûrement apporter quelques modifications au texte proposé par le gouvernement. Il sera bien temps ensuite de porter un jugement.

4 Comment faire progresser ce projet de loi dans le sens que vous souhaitez ?


Il faut placer cette question dans une vision plus large de la décentralisation. Les Régions vont se voir confier, par la loi, le pilotage économique dans nos territoires. Elles en seront le chef de file. C’est aujourd’hui un fait acquis. Or la formation et l’emploi sont des composantes essentielles de la vie des entreprises et du développement économique. La qualité de la main-d’oeuvre est un facteur de compétitivité. Qui peut, mieux que la Région, être l’interlocuteur des entreprises pour étudier et répondre aux besoins qui sont les leurs ? Personne. Car nous avons, à la fois, la distance et la proximité. Nous conjuguons une analyse fine des territoires et une vision stratégique.