Malgré un effort mené dès 2012, le groupe EDF constate que la part des femmes dans l’entreprise se concentre essentiellement sur les métiers du tertiaire. Or ce sont les métiers techniques qui réclament le plus d’emplois.
« Les métiers n’ont pas de sexe, explique Philippe-Emmanuel About, directeur régional de l’emploi pour le grand Sud-Ouest à ERDF. On n’a pas besoin d’être un homme pour utiliser un micro-ordinateur, pour prélever un échantillon ou encore pour concevoir un bâtiment. EDF, c’est 240 métiers qui peuvent indifféremment être exercés par un homme ou une femme. Il ne faut pas se détacher du reste de la nation. L’entreprise se doit de ressembler à ses clients dans les mêmes proportions hommes-femmes ». Reste à savoir comment attirer les femmes vers les métiers techniques. Les stéréotypes ont la vie dure. Pour les contrer, l’entreprise organise plusieurs événements comme le « diversity day ». Cette journée est l’occasion de renforcer le sentiment d’appartenance à l’entreprise en organisant des événements sur tous les sites du groupe EDF, en France, en Italie, en Chine, en Pologne, en Hongrie…
Une double action
Pour parvenir à ses fins, EDF s’oriente vers deux grands axes de recrutement. L’embauche directe par le biais de son site www.edfrecrute. com. « Nos annonces sont toutes asexuées, assure M. About.
Quand une candidature féminine se présente, on attache un regard particulier à son profit. Un cabinet de recrutement nous aide dans cette démarche. Sur les 4 ou 5 candidats par offre, il nous propose au moins une femme ». Le défi est de rendre l’image de la marque de l’entreprise attractive pour les femmes.
L’autre axe est le « sourcing ». L’entreprise a besoin de booster les candidatures féminines et cela passe par la formation.
Hautes responsabilités
« C’est un de nos gros challenges. En amont du CDI, on pense à l’orientation des jeunes et aux formations par alternance. Lors des salons ou directement dans les classes, EDF met en valeur certains cursus comme le BTS électrotechnicien, le BTS contrôle industriel et régulation automatique (CIRA), le BTS assistance technique d’ingénieur ou encore le DUT Génie Civil », détaille le directeur. Des formations confrontées à la méconnaissance et à l’ignorance des étudiantes. Pour séduire les jeunes filles, l’entreprise parle de ces femmes qui mènent de grandes carrières professionnelles avec de hautes responsabilités.
Souvent citée en exemple, Caroline Bernard a fait toute sa carrière à EDF. En 2006, elle devient directrice générale du Centre nucléaire de production d’électricité de Golfech.
Un honneur partagé à l’époque par une seule autre femme dans le monde. De quoi susciter des vocations.