Trois questions à ...

TROIS QUESTIONS À ... YOHAN DAVID Conseiller municipal de Bordeaux délégué à l’emploi, à l’économie sociale et solidaire.

1 Que peut faire une mairie pour favoriser l’emploi sur son territoire ?


Les élus ont pour mission de fédérer et d’optimiser les énergies. Notre rôle, c’est bien sûr de connaître d’abord tous les outils qui existent dans le domaine de l’emploi. Mais notre action principale, c’est de faire du relationnel, d’être l’interface entre tous les acteurs de l’emploi, qu’ils soient institutionnels ou non. Cela va de la sollicitation de l’artisan-boulanger qui a du mal à recruter à une entreprise plus importante qui a des difficultés administratives et nous demande un coup de pouce. Je veux d’ailleurs souligner à ce sujet que nous avons, en France, la chance d’avoir une administration remarquable dans le secteur de l’emploi et qui ne fonctionne pas toujours avec d’énormes moyens.
J’ajoute enfin qu’une ville a toujours en tête d’investir et de créer de l’activité économique parce que cela génère forcément de l’emploi. La Cité des civilisations du vin et l’activité qu’elle va générer autour, cela représente environ 1 100 emplois créés.

2 La ville de Bordeaux se distingue par le nombre de ses clauses d’insertion.


En 2007, la ville de Bordeaux était parmi les derniers de la classe. Nous avons rattrapé notre retard et nous sommes presqu’à la hauteur du Conseil général qui est un des principaux donneurs d’ordre du département. Les clauses d’insertion, c’est permettre à des jeunes peu ou pas qualifiés d’entrer dans le monde du travail. À Bordeaux, la construction du Grand stade est critiquée, voire attaquée par certains. L’aspect sportif de l’équipement ne m’intéresse pas. Moi, ce que je vois c’est que le Grand stade donne du travail à 120 jeunes en demande d’insertion.

3 L’emploi est-il le principal thème abordé par les Bordelais auprès de leurs élus ?


Dans les permanences, il y a toujours les gens qui viennent râler parce qu’il y a un trou dans le trottoir mais cela fait partie du travail de proximité des élus.
L’emploi et le logement restent évidemment les deux thèmes qui reviennent le plus dans les préoccupations de nos concitoyens. Mais ce n’est pas un phénomène nouveau. C’était déjà le cas avant la crise de juin 2008. Cela s’est néanmoins aggravé. J’avoue qu’il m’arrive de me sentir démuni quand tombent les statistiques du chômage. J’ai parfois l’impression d’écoper avec une cuiller à café.