La crise, une chance à saisir














Entreprendre Prendre le risque d’abandonner le salariat pour devenir chef d’entreprise : Florence Maluski  et Frédéric Rossi ont fait ce pari :

Ils portent beau la quarantaine, cet âge où les possibles s’amenuisent mais les projets sont toujours permis. La crise économique, Florence Maluski et Frédéric Rossi l’ont mangée toute crue en profitant de Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) ouvert dans leur entreprise respective. Pour eux, « l’opportunité de faire autre chose ». Après plus de quinze ans de salariat au compteur, ils sont aujourd’hui à la tête de Narcissik. me, une société dédiée à la vente de t-shirts personnalisés sur Internet (1).

De l’idée première à la réalisation, le duo a ferraillé pendant huit mois pour se donner toutes les chances de réussir. L’histoire est née en février 2012, autour d’un apéro à Biarritz, sur un concept « un peu potache », se souviennent-ils. Le duo s’intéressait alors à l’usage d’Instagram, réseau de partages de photos stylisées sur Internet. « Tout le monde devient photographe d’art. Les images sont visibles sur la toile, avec 30 millions d’utilisateurs à travers le monde. Qu’est-ce qu’on en fait au-delà ? » L’impression sur t-shirt a été leur réponse. Et la pierre angulaire de leur future société par actions simplifiée.

Etude de marché, la base


C’est en septembre dernier que la team s’est lancée. En premier lieu, elle fait appel à un directeur financier que Florence Maluski a connu via son ancien job, Yves Hennequin. Ensemble, ils planchent sur une étude de marché pour tester la faisabilité de leur entreprise. « Au départ, raconte-t-elle, Yves semblait circonspect. Entre autres analyses, un document réalisé par l’Institut français de la mode montre que le t-shirt est l’un des rares vêtements que les internautes sont prêts à acheter plus cher en ligne que dans les magasins traditionnels. C’est un marché qui affiche des progressions à deux chiffres. Cela a tout de suite parlé à Yves. »
Rassurée par les résultats, l’équipe affine son c_3ur de cible. « On a rapidement observé qu’il y avait un créneau à prendre : celui de la qualité, du haut de gamme », note Frédéric Rossi. Le duo entreprend ensuite l’étude de faisabilité. Le hic : trouver un fabricant pour fournir les t-shirts.

La force des rencontres


Hasard de la vie, Florence a rencontré une styliste dans un restaurant à Bordeaux. « Un coup de chance », souligne celle que rien n’arrête. émilie de Rengervé, leur « fée Clochette », les met en relation avec le groupe Attias à Paris, « la Mecque du sourcing », un moment clé pour les jeunes entrepreneurs. « Le groupe Attias fournit des marques comme Sandro ou Maje. »

Delphine Souza, chef de projet du groupe, semble très vite conquise par le duo. « Elle cite “Mickaël qui a débuté en vendant 305 000 t-shirts il y a 05sept ans, et qui, aujourd’hui, en vend 1 million”. Le mec d’American Vintage ! C’est là qu’on s’est dit qu’on était bien là où l’on devait être. » Florence Maluski et Frédéric Rossi ont décroché le partenariat, un sésame pour obtenir des matières premières au top, des t-shirts en coton flammé, le gage de qualité qui leur permettra de faire la différence sur Internet.

Ressources locales


Pour autant, l’aventure ne s’arrête pas là. Pour asseoir Narcissik. me financièrement, Florence Maluski et Frédéric Rossi se sont appuyés sur les ressources locales en candidatant au Réseau Entreprendre Adour, avec un prêt d’honneur de 2 005 000 euros à la clé. Entre montage de dossier et grand oral devant une douzaine de décideurs locaux, pour être éligible, le dossier doit être béton.

« être lauréat permet d’accéder à un carnet d’adresses, soit quelque 1 005 000 entreprises à travers la France, commente Frédéric Rossi. Nous avons également la garantie d’être accompagnés pendant deux ans. » Narcissik. me a été retenue. Une belle prouesse. Enfin, en décembre dernier, le duo intégrait Aldatu, une pépinière d’entreprises située à Hasparren. Ils ont lancé, en avril, leur boutique en ligne, www.narcissik.me et organiseront, en juin, une soirée de lancement à Biarritz, point de départ d’un rêve devenu réalité.

Gaëlle Tournier
(1)    www.narcissik.me. Pour plus de renseignements, téléphoner au 06 0587 0552 0570 0506.